PS : Ceci n'est pas une critique formelle ni un article journalistique, ce n'est que mon avis et il n'engage que moi.
Alors que la saison 2 est en cours de production et plus précisément en tournage, la série créée par Franck Gastambide s’est vue décerner le "Prix du public" au festival Cannes Séries. En attendant la diffusion, revenons sur la saison 1 de la première série télévisée sur l'univers du rap français.
Le 20 mars 2020, le groupe Canal + dévoile les premiers épisodes de la série tant attendue « Validé ». L’intrigue se concentre sur l’ascension d’Apash, interprété par Hatik, jeune rappeur cherchant à faire sa place dans le tortueux milieu du rap français. La série a fait l’unanimité dans le Rap Game tant par la présence des rappeurs dans les épisodes (C’est le cas de Lacrim, Ninho ou encore Kool Shen) mais également après les éloges de ces derniers après leurs visionnages des épisodes. Malgré quelques piques lancées par le rappeur Booba (à juste titre), Validé réalise un record de « streams » sur la plateforme My Canal (6 millions de visionnages en seulement cinq jours).
Ce que j’ai aimé dans la série :
1. Un certain réalisme sur le milieu du rap
En effet, s’il y a bien une chose qu’on ne peut reprocher à "Validé" c’est bien son manque de réalisme (du moins en ce qui concerne le rap français). Rien d’étonnant de la part Franck Gastambide, qui, rappelons-le, bien qu’il soit un fan invétéré de rap français, le comédien a également baigné dans cet environnement. En 2003, il avait participé au clip « Pour ceux » de la Mafia K’1 Fry. De plus, la première salve d’épisodes est truffée de références à l’histoire du rap (Clashs, contrats caducs avec les maisons de disques, polémiques…) confirmant la maîtrise du sujet de la part de l’équipe scénaristique
2. Un casting principal réussi
Dans « Validé », l’antagoniste du personnage principal, Mastar, un rappeur installé, est remarquablement joué par Sam's. Le rappeur n’est pas à son coup d’essai en tant qu’acteur puisqu’il a incarné quelques rôles auparavant (notamment dans Patients et dernièrement dans La Vie Scolaire). En ce qui concerne la tête d’affiche, il faut également avouer qu’Hatik se débrouille bien pour un premier rôle.
Ce qui m’a dérangé dans la série :
1. Le rythme et la trame narrative
La première saison de « Validé » est découpée en dix épisodes de 30 min et dès le début le premier épisode, on rentre directement dans le vif du sujet. Quelques minutes suffisent pour qu’Apash se dévoile au grand public et s’attire des ennemies. Cependant, plus les épisodes passent et plus la série ne fait que ressembler à un film divisé en plusieurs parties. Je pense que cet effet vient de la narration. Tout d’abord, le personnage principal prend trop de place. Alors, il est vrai, il se trouve être l’élément indispensable de l’histoire mais le format sériel permet justement ce que les longs métrages ne font pas, c’est-à-dire, un approfondissement des personnages secondaires. Sauf que dans "Validé", Apash est présent dans la quasi-totalité des scènes et toutes les intrigues s’articulent uniquement autour de lui.
Pour ma part, je trouve que le personnage de Mastar est sous exploité, de même pour celui de William, le meilleur ami et manager d’Apash. De plus, les mésaventures d’Apash et ses acolytes finissent par devenir redondants à la longue. Comme l’impression d’assister à des épisodes des Malheurs de Sophie. Au final, la série donne une vision manichéenne du rap avec le gentil rappeur Apash qui n’a rien demandé et ses méchants adversaires qui lui veulent du mal.
2. Des clichés persistants
Malgré une connaissance accrue du milieu de la part des auteurs, on décèle quelques stéréotypes qui semblent coller à la peau du rap. Tandis que le personnage de Karnage (interprété par le rappeur Bosh), n’est qu’une caricature du rappeur bête et méchant, Apash rentre dans le cliché complet de l'ancien dealer devenu rappeur. Ce qui était intéressant dans le fait d’écrire une série sur le rap en 2020, était qu'il n’a jamais été pratiqué par autant de profils variés. De nos jours, les acteurs de la scène hip-hop viennent de tous les milieux, et n’ont plus besoin d’être confirmés par d'un ancien pour « percer ». En effet, grâce à Internet, les rappeurs sont capables de s’offrir eux-même une visibilité et c’est dommage de ne pas avoir plus montré cet aspect.
Ce que j’attends de la prochaine saison :
1. Un développement des personnages secondaires
Et même si à la fin de la saison (spoilers) laissaient nos trois protagonistes sans vie, les dernières exclus du tournage de la saison 2 attestent la présence des personnages de William et Brahim pour la suite. Il serait intéressant d’en découvrir plus sur la vie personnelle des deux meilleurs amis d’Apash en dehors de leurs rôles conseiller et manager. De même pour Mastar, un côté plus soft de sa personnalité ne demande qu’à être exploré.
2. La lumière sur les labels indépendants
Phénomènes prenant de plus en plus de place dans le rap, les labels et maisons de disques indépendants sont devenus presque monnaie courante. Dans la saison 1, les personnages principaux rencontrent des multiples galères avec leur maison de disques et il ne serait pas étonnant de voir nos (trois ?) amis se lancer vers l’indépendance.
3. De nouveaux personnages charismatiques
Chaque série n’est rien sans un vrai vilain charismatique. Le personnage de Mounir (paix à son âme) campait ce rôle à merveille mais il s’est éteint trop vite à mon avis. Une dimension relationnelle père/fils ou encore grand frère/petit frère bienveillant méritaient d'être approfondie dans la saison 1.
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